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Pourquoi choisir un savon artisanal ?

Savons | 0 commentaires

Cet article fait partie d’un ensemble de 7 articles sur le savon écrits par 7 savonniers artisanaux travaillant suivant la méthode de saponification à froid. Pour chacun de nous, le savon est notre passion, notre métier, et au travers ces articles nous souhaitons vous le faire découvrir et apprécier. Patrice, artisan savonnier dans le nord ouest de Paris, répond ici à la question : pourquoi choisir un savon artisanal ? Bonne lecture 😉

L’industrie du savon a principalement suivi les progrès de la recherche scientifique. De -1500 avant l’ère commune chez les sumériens à 1823, le savon reste un mystère et la production de masse est impossible. Que se passe t il en 1823 ? un français, chimiste de son état, Eugène Chevreul découvrit que le savon résulte d’une réaction chimique entre les alcalis et les triglycérides, la saponification. Naissance de l’industrie du savon :

  • XIX ième siècle : apparition du savon de Marseille.
  • XX ième siècle : incorporation d’adoucisseur d’eau dans le savon
  • 1946 : nouvelle matière première, l’alkylbenzène sulfonate de sodium
  • 1960 : nouvelle matiere premiere, l’alkylbenzène sulfonate linéaire
  • et aujourd’hui : Sodium Lauryl Sulfate

Un sacré bout de chemin. Passer d’un savoir empirique à une science exacte change la donne. La
production explose. Le savonnier n’est plus au service de ses matières premières ce sont elles qui
sont contraintes à se soumettre au processus de la machine. Et la période la plus importante fut le
début du XX ième siècle. Car le vers est entré dans le fruit à ce moment.

Vous achetiez du savon dans lequel il y avait un additif qui le rendait plus efficace … chez ceux qui
avaient une eau dure (les détergents n’aiment pas les eaux dures). Et ce n’était pas fini, loin de là, mais tellement loin.

« Coco, le client aime que son gel douche soit plus épais trouve moi une molécule »

Il faut reconnaître que lire la liste des ingrédients d’un gel douche, sans avoir fait chimie en LV1, c’est plutôt risqué. Mais au lieu de jouer au petit chimiste et de vous faire une liste indigeste je vais vous proposer une liste qui je l’espère sera digeste, au moins un peu.

  • Silicone qui donne l’épaisseur du gel,
  • PEG PPG pour que le gel colle bien à la peau
  • et d’autres pour la conservation
  • et d’autres pour être onctueux
  • et toujours d’autres pour telle ou telle raison.

Et nous étions parti d’un savon. Un bête parallélépipède rectangle avec une recette millénaire. Nous sommes partis tête baissée dans la course.

« Unilever est à -2 sur le par mais Palmolive se dirige au point de penalty »

Nous sommes encore en phase d’accélération mais déjà des voix s’élèvent, des scientifiques
découvrent le rôle des perturbateurs endocriniens, les nano-particules, Formaldéhydes et cela n’a
pas l’air si bon que ça pour la santé. Même la presse se pose des questions sur les dangers encourus.

Mais rien ne change. On remplace un cancérigène certain par un perturbateur. Campagne de pub nouvelle formule « sans » et le barnum reprend la route, show must go on.

Je me demande si je suis le seul à constater que, si nous sommes à fond, nous sommes aussi sortis de piste depuis belle lurette ? A quel moment avons nous été plus satisfaits de la mousse plutôt que de l’efficacité ? Et jusqu’à quand allons nous accélérer ?

« A quand l’emballage neutre et les photos de tumeurs sur les produits de l’industrie »

Quelle société dirigée par les études de marchés et des sondages en oublie d’assurer l’innocuité des produits vendus ? Une société de la course à l’argent qui prend le risque de nous faire sortir de notre simple course au savon ? Et quel prix sommes nous prêts à payer pour ce « confort » ?

Et je ne parle pas de coût financier, mais bien de santé, la votre et celle de vos proches. Mais il n’y a pas de fatalité car dans des petits villages gaulois, il se prépare la riposte. Et elle sera terrible par Borvo. Si vous suivez Sophie, elle a du vous parler de toutes les horribles choses que nous ne voulons pas voir dans nos savons car, pour nous, savonner c’est un acte d’amour, de don.

Merci Patrice pour cet article très engagé ! Patrice vient tout juste de créer la savonnerie du Vexin. Bientôt vous aurez la chance de découvrir ses créations.

 

Pour continuer votre découverte, je vous propose de continuer votre lecture avec les 6 autres questions auxquelles ont répondues les artisans savonniers :

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